ITV Aloïs Marignane
Le 20è à l’affiche
Aloïs Marignane, la petite trentaine, illustrateur
parisien d’adoption, expose ses affiches stylisées du 20è au Dorothy, un café
associatif de 430m2 situé rue de Ménilmontant. Rencontre.
asaé : Aloïs, quelle est ta formation et comment te
définis-tu ?
Aloïs : Originaire d’Aix-en-Provence, j’ai fait les
Arts appliqués à Marseille et suis titulaire d ‘un diplôme de cinéma d’animation.
Je fais de l’illustration en parallèle d’une activité d’accompagnement et de
conseil en communication et identité de marque.
asaé : Quel est ton lien avec l’arrondissement ?
Aloïs : Je suis parisien depuis 2013. J’ai d’abord
habité le 8è puis le 18è. Je suis arrivé dans le 20è via le café- atelier le
Dorothy que nous avons monté avec une quinzaine d’amis en 2018. Nous cherchions
un lieu d’échanges, de solidarité, de rencontres et de détente, dédié aux
habitants. Nous souhaitions pouvoir y mener des ateliers de création, de
bricolage, y proposer des cours de langue française et de soutien scolaire, y
programmer des conférences, des accrochages d’artistes locaux… Bref, il nous
fallait un site suffisamment spacieux à un prix abordable. L’est parisien, et
particulièrement le 20è, de par sa dimension associative conséquente notamment dans
les domaines social et solidaire, réunissait ses qualités. De fil en aiguille,
j’ai emménagé dans le quartier il y a un an et demi.
asaé : Comment t’est venue l’idée de ces affiches et
de cette exposition ?
Aloïs : Il y a un an, mes amis de l’association m’ont
sollicité pour le montage d’une expo. Ça faisait un moment que j’avais laissé
de côté la création artistique. C’était un beau défi à relever mais je voulais
que ce projet s’adresse aux habitants, puisse créer du lien. Comme je me balade
régulièrement dans l’arrondissement, l’idée m’est venue du traitement des
quartiers par le biais de l’affiche. A l’image des affiches des fin XIXè et
début XXè siècles, très colorées
asaé : quelle techniques as-tu utilisée ?
Aloïs : Tout en gardant les couleurs vives, j’ai
fait le choix de recourir à des traits minimalistes, épurés. J’ai d’abord
effectué des repérages qi ont donné lieu à des esquisses au crayon avant de
passer au dessin vectoriel.
asaé : As-tu un quartier de prédilection ou une
affiche préférée parmi la série ?
Aloïs : Pas de préférence spécifique mais en raison
de la localisation du Dorothy et de mon domicile, je suis un familier de la rue
de Ménilmontant et de la Place Martin Nadaud.
asaé : D’autres affiches sont-elles en préparation donc
d’autres quartiers bientôt à l’honneur ?
Aloïs : Dès le départ la série a été conçue en vue
de l’expo et le nombre arrêté à 9. Les affiches sont imprimées en offset, une
technique très qualitative mais coûteuse. Il s’agit donc d’une édition limitée,
numérotée et signée par moi-même. Pour la suite, j’ai envie de revenir au
dessin, à la matière, à quelque chose de plus organique. Peut-être via la
sérigraphie ou la risographie, une technique qui procède par couches
successives, par superpositions avec des temps de séchage. Ou mêler le côté
digital au dessin traditionnel…
asaé : Quelles sont tes références, tes influences ?
Aloïs : Le dessin d’observation vu en école d’art. Il
s’agit de travail préparatoire, des croquis, des esquisses. Des pistes à
explorer qui présentent un aspect minimaliste très puissant. Sinon, j’aime
beaucoup les univers de 4 jeunes dessinateurs de presse et d’édition que sont
Virginie Morgand, Marie-Laure Cruschi, Annette Marnat et Matteo Barton qui associent
les procédés de peinture et sérigraphie au dessin assisté par ordinateur.
asaé : Des projets pour 2020 ?
Aloïs : J’aimerais partager, dans le 20è, un atelier
avec une autre personne travaillant dans la création ou le domaine artistique afin
de pouvoir échanger des références, des techniques…
NDLR : A bon entendeur…
Une
promenade artistique à travers le 20è, collection de 9 affiches d’Aloïs
Marignane. Le Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant. Du mardi au vendredi de 14h
à 18h30, jusqu’au 30/01/2020.
Commentaires
Enregistrer un commentaire