Escapade au vert - La Roche Guyon #2 Cimetière insolite
Escapade au vert
La Roche Guyon
#2 Cimetière insolite

asaé : Christian Fournier, comment vous
définissez-vous ?
C.F. : Comme quelqu’un qui tente de rester debout. Si
je ne crée pas, je suis mort. Je suis depuis toujours hanté par la mort, la
maladie, la peur de basculer dans la folie. Créer me sauve. Je n’ai pas le
choix. Ce que je fais, je le fais pour moi, bien que je laisse entrer tous ceux
désireux de voir mon travail. J’ai reçu, il y a quelque temps, la visite de
l’ancien restaurateur du Palais idéal du facteur Cheval qui, intéressé par mon
travail, m’a encouragé à continuer.
asaé : En quoi consiste votre démarche avec les
livres
C.F. : J’avais entendu dire que certaines cultures ne
détruisaient pas les livres mais les enterraient. Ce procédé me parle, car
moi-même, je considère qu’on ne jette pas les livres. C’est pourquoi, j’ai
décidé de donner une sépulture aux bouquins. De créer un cimetière de la
littérature où tous les auteurs seraient les bienvenus, quelles que soient
leurs origines, opinions, idéologies… J’ai
donc commencé à recueillir les ouvrages qui avaient été jetés en me rendant
régulièrement à la déchetterie. Et je les ai fixés aux murs selon une organisation
spécifique.
asaé : Vous récupérez aussi du métal et en faites des
objets. Racontez-nous…
C.F. : J’ai à ce jour 66 ans et j’ai ça dans la tête
depuis l’âge de 10 ans. Un camarade de classe était allé voir une expo de Picasso
et nous en a décrit les œuvres. Ce camarade n’avait pas apprécié l’art du
peintre. Quant à moi, j’ai immédiatement envié le pouvoir créateur de
l’artiste. Un jour, à l’âge de 43 ans, je me suis baissé et, par terre, j’ai
ramassé mon premier débris de fer. Il s’agissait d’une sorte de charnière. Ce
geste a fermé une porte et en a ouvert une autre, comme une nouvelle naissance.
Dès lors, j’ai continué à ramasser, collecter les éléments ferreux. Je les
assemble, leur donne des formes, les sculpte… J’ai récupéré, dans un dépôt
vente une barrière ornée d’étoiles de David. Elle a trouvé sa place chez moi.
asaé : Comment est né votre projet de
chapelle ?

asaé : Qu’adviendra-t-il de cet espace lorsque vous
aurez mené à terme votre réalisation ?
C.F. : Je suis un grand admirateur des peintures
rupestres trouvées dans les grottes Chauvet (vers -36 000) et Lascaux (vers
-16 000). J’aime l’idée de continuité, imaginer les artistes du
paléolithique se transmettant les gestes, les palettes… Après moi, je
souhaiterais que cette maison devienne un lieu dédié à la création quelle
qu’elle soit. Un refuge ouvert à tous les arts de sorte que l’artiste accueilli
puisse, ici, mettre en forme tout ce qu’il a dans la tête.
Bonjour
RépondreSupprimernous avons rencontré Christian FOURNIER hier. Et en écrivant un petit article sur lui, j'ai trouvé votre page, et découvert votre blog. Super, j'aime !. votre page reflete bien notre rencontre. Je me suis permis de la mettre en lien. Cordialement, Jean-Pierre
https://www.charcuterie-greber.fr/cimeti%C3%A8re-troglodyte-de-livres-1/