Dégâts à l’opéra
En dépit de
la magnifique maquette du palais Garnier mesurant 5.5 mètres de long pour 2.5
de haut, présentée au sein de l’exposition, Degas détestait l’Opéra Garnier et l’a
peu représenté dans ses tableaux. Les vues des salles de répétition, scène,
loges, foyer de la danse, sont majoritairement des interprétations des espaces
de la salle Le Peletier qui a précédé le site de Garnier. Si Degas, longtemps titulaire
d’un abonnement, a assidûment fréquenté les «backstages» de l’Opéra où il a
réalisé nombres de croquis préparatoires, c’est dans son atelier qu’il peignait
ses toiles, y conviant ses jeunes modèles.
A la lecture
du poignant témoignage d’Adèle Haenel, l’exposition prend une autre dimension.
Si Degas a donné à voir les mères maquerelles et la présence constante des bourgeois
dans le sillage des jeunes danseuses, la question du positionnement du peintre
se pose. Témoin de ces agissements, il n’en a pas moins côtoyé à loisir les
fillettes dans leur intimité. Ou quand l’appétence pour les petites filles ne
semblait pas émouvoir une société patriarcale.
Exposition Degas à l’Opéra, musée d’Orsay,
jusqu’au 19 janvier 2020.
La Petite danseuse de 14 ans, Camille Laurens / Folio
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