Expo Marie-Antoinette : la résurrection
Portrait inédit d’une influenceuse
Intrigante, fascinante, traitresse pour les uns, martyr
pour les autres, écervelée pour certains, mère exemplaire pour d’autres, comment
une reine que son peuple a condamnée à la peine capitale peut-elle aujourd’hui être
si « populaire » ?
L’exposition qui se tient à la Conciergerie, dernier lieu
de résidence de Marie-Antoinette durant les 10 semaines précédant son
exécution le 16/10/1793, propose une lecture de l’Histoire via le prisme de la
figure de la reine.
Contexte
Marie-Antoinette de Habsbourg-Loraine arrive en France à
14 ans, devient reine à 18. Elle a reçu à Vienne une instruction artistique et
culturelle poussée. Elle est jolie, coquette, a du goût, apprécie la musique,
le théâtre, la danse. Elle s’entoure d’artistes et des meilleurs créateurs de l’époque,
dont des femmes comme Rose Bertin, sa couturière, et Elisabeth Vigée Le Brun,
sa portraitiste. Marie-Antoinette donne le ton à la Cour et joue les mécènes. C’est
la période du faste, de la frivolité, des dépenses outrancières qui ont nourri la
Révolution et donné lieu au 1er chef d’accusation « avoir
épuisé le trésor national ». Puis, il y a la seconde période, au cours de
laquelle Marie-Antoinette, rompant avec l’Etiquette, se retire de la vie
publique, goutant auprès de ses enfants des plaisirs simples au sein du hameau
de la reine. Ces deux temps ne sont pas sans faire écho à notre début de siècle
qui, lors de la 1ère décennie vantait encore la consommation à
outrance et, s’oriente depuis vers des valeurs plus sociales et le « low tech ».
Dès lors, Marie-Antoinette, interprétée à l’écran par des
actrices comme Michèle Morgan, Diane Kruger et Kirsten Dunst, voit son image
corrigée, revisitée, son identité façonnée en princesse moderne, indépendante,
émancipée, une femme de contradictions et d’ambiguïtés mais soucieuse du
bien-être des siens. De figure conflictuelle, la reine déchue acquiert le statut
d’icône et devient source d’inspiration.
Didactique
Outre sa dernière lettre-testament (jamais parvenue à sa
destinataire) rédigée le matin même de sa décapitation et adressée à Elisabeth
de France (sœur de Louis XVI), on découvre, via un parcours présentant 20
ouvrages édités entre 1788 et le 21è siècle, 20 événements ayant forgé le
destin de la reine. A cela s’ajoutent un mur de couvertures de livres dédiés à
celle que ses contemporains finiront par nommer l’Autrichienne, des affiches de
films, des vêtements et objets personnels, des robes des couturiers Dolce &
Gabbana et John Galliano, inspirées des tenues de Marie-Antoinette et la visite
du cachot, où sont conservés des effets personnels témoignant des 10 dernières
semaines d’emprisonnement. Révolutionnaire ou monarchiste dans l’âme :
séquence « émotion ».
Exposition « Marie-Antoinette, métamorphoses d’une
image ». Conciergerie, 2 bd du Palais. Jusqu’au 26/01/2020. www.paris-conciergerie.fr
Commentaires
Enregistrer un commentaire