Expo Piercing


Percépolis
 
Encore trois semaines pour découvrir l’exposition Piercing présentée au musée de l’Homme. C’est sous un angle anthropologique qu’est abordée cette pratique ancestrale. Les fouilles archéologiques l’attestent : l’être humain s’adonne au piercing depuis au moins 46 000 ans, Cro-Magnon (famille Homo Sapiens) se parait donc déjà les oreilles et/ou le septum, cloison nasale médiane.

C’est à un voyage chronologique et géographique, tous les continents étant concernés, que le public est convié, depuis la préhistoire jusqu’au XXIè siècle. Des ornements en os ou bois d’animal aux bijoux en acier chirurgical, des centaines de pièces sont présentées dans des vitrines surmontées de grands cartels explicatifs colorés. On y écoute le témoignage d’une représentante d’une tribu brésilienne d’Amazonie, on y apprend la signification des traditions du labret (plateau placé dans la lèvre inférieure) et du plug (écarteur d’oreille) selon les peuplades : accessoire de beauté, signe de prestige, de force, symbole de soumission ou de rite de passage accompli… Confirmation aussi que les boucles d’oreilles ont, de tout temps, constitué une parure mixte d’Akhénaton (14 siècles avant notre ère) aux représentants actuels du show-biz, en passant par le roi Henri III au XIVè siècle, Shakespeare au XVIIè, les pirates et les punks.

Des p’tits trous, toujours des p’tits trous

Pour finir, lumière sur le revival du piercing réapparu dans la Californie Peace & Love des années 70. Acte rebelle lié à la libération, l’affirmation et la réappropriation du corps, se trouer la peau se traduit alors comme un signe d’appartenance à un groupe, un code de reconnaissance. Repris par des tribus identifiées comme marginales au début des années 80 comme le mouvement punk et la culture gay, le phénomène s’étend et, par imitation et via l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, va concerner des millions d’individus. De sorte que sans être consensuelle, cette pratique est aujourd’hui courante.

Seule image trash, la photo du Fakir Musafar, lors de son expérience de suspension par les mamelons, à un arbre.

Expo Piercing, jusqu’au 09/03/2020. Balcon des sciences, Musée de l’Homme, Trocadéro. Entrée libre. A partir de 12 ans. http://www.museedelhomme.fr/fr/programme/expositions-galerie-lhomme/piercing-3791


Commentaires

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