L’afFab.ulation d’Agnès b.


Détour par La Fab.

A contre-courant des galeries d’art et fondations en vogue, Agnès b. s’émancipe du Marais, de la rive gauche et de l’ouest parisien, et investit un espace de 1400m2 dans le 13° à quelques pas de la BNF, du Petit bain et de Station F.

Après la rue Dieu, dans le 10° où elle a installé ses bureaux, Agnès b., styliste, mécène et collectionneuse d’art, récidive hors des sentiers battus, en ouvrant sa fondation d’art contemporain dans un quartier en plein essor qui s’est enfin réinventé 25 ans après le début de sa mue.

Agnès b., de son vrai nom Agnès Troublé –elle tient son b. de son ex-mari éditeur Christian Bourgeois, envisageait, jeune femme, de devenir conservatrice de musée. Passionnée d’art au sens large, elle acquiert ses premières œuvres en 1983 dont un autoportrait de Basquiat acheté à l’artiste de son vivant. La collection, hétéroclite et protéiforme, s’enrichit au grès de ses coups de cœur jusqu’à compter, à l’heure actuelle, 5000 œuvres, parmi lesquelles des dessins, photos, toiles, sculptures, installations, vidéos… En 1984, elle ouvre, dans le quartier des Halles, la galerie du Jour où sont présentés des artistes prometteurs. 25 ans plus tard, dans un souci d’accessibilité de l’art à tous les publics, la créatrice cherche un lieu original dans le 93, du côté de Pantin, à l’image de la galerie Thaddaeus Ropac ouverte en 2012, à la fois lieu d’exposition de sa collection particulière et galerie d’art. C’est finalement un local sur deux niveaux d’un bâtiment du 13°, comptant en outre une crèche et 75 logements sociaux, qui emporte les suffrages.

« Fab.ulieu »

Dans cet espace, tout en nuances de blancs, où seuls tranchent la banquette marocaine en mosaïque bleue et le sol carrelé doré des sanitaires, sont présentées 150 œuvres réalisées par 90 artistes confirmés ou en devenir autour du thème de la « Hardiesse ». Au rez-de-chaussée prennent place des Keith Haring, Andy Warhol, Louise Bourgeois, Jean-Michel Basquiat, Ben, Francis Picabia… sans oublier la Maserati Lamborghini de Millie par Madeleine Berkhemer. Un escalier hélicoïdal mène à l’étage où, entre Robert Mapplethorpe et Dennis Hoper, trône la cabane en bois de châtaigner de Vincent Laval.
Cerise sur le gâteau, sur la corniche, un pianiste joue en live de la musique classique. A l’étage toujours, a migré la galerie du Jour, traitée comme un studio, où toiles, photos et petits ameublement design ou vintage sont à vendre. Pour finir, au rez-de-chaussée, une librairie propose les ouvrages édités ou soutenus par le fonds de dotation Agnès b.

La Fab, Place Jean-Michel Basquiat, du mardi au samedi de 11h à 19h. https://la-fab.com/ Exposition La Hardiesse jusqu’au 23/05/2020. 3 accrochages différents/an prévus.

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