Escapade au vert Milly-la-Forêt #2 Se payer la Tête

by asaé

Escapade au vert
Milly-la-Forêt      #2  Se payer la Tête

La découverte de Milly-la-Forêt ne serait pas complète sans un crochet par le Bois des Pauvres, situé avant l’entrée du village. Ce lieu, outre offrir la frondaison et l’ombrage prisés des adeptes des balades sylvestres, dissimule l’œuvre emblématique de l’artiste suisse Jean Tinguely et de sa compagne Nicki de Saint Phalle. C’est au cœur d’une clairière, insoupçonnable depuis l’allée principale qui s’enfonce dans la forêt, qu’est nichée une sculpture monumentale, nommée Cyclop, Tête, ou encore Monstre.

Du haut de ses 22.5 mètres…

Un unique œil doré vous contemple ! Le Cyclop, c’est une œuvre haute comme un immeuble de 7 étages dont le poids avoisine les 350 tonnes ; un assemblage d’acier recyclé et de matériaux de récupération (ferraille, béton, céramique…) dont un pavillon d’aération dérobé sur le chantier de construction de Beaubourg et un wagon de la déportation aménagé en chambre rudimentaire pour les occupants des lieux (le chantier s'est étendu de 1969 à 1994).
Le Monstre, c’est aussi une oreille d’une tonne, quatre chênes centenaires intégrés dans la structure, une langue toboggan recouverte d’une mosaïque de miroirs se déversant dans un bassin, terrain de jeu favori des enfants des artistes ayant fréquenté le site, et au sommet, une retenue d’eau dans laquelle se reflètent ciel et feuillages.



Bróntês ressuscité

C’est par l’arrière que l’on accède dans les entrailles du Monstre, assemblage de ferrailles, enchevêtrement de poulies et d’engrenages. Dans la mythologie grecque, les cyclopes sont des Titans, fils de Gaïa, la Terre, et d’Ouranos, le Ciel. Bróntês, l’un deux, commande le tonnerre. Lorsque la machinerie du Cyclop se met en branle, c’est bien Bróntês qui s’éveille. Moult machineries entraînent dans et autour de la sculpture un circuit de boules d’acier dont le vrombissement évoque le tonnerre. Parallèlement, un chemin labyrinthique, parsemé d’œuvres diverses dont des gisants de plâtre de Rico Weber, la première Nana de Nicky, une compression de César ou une accumulation d’Arman – une quinzaine d’artistes ont participé au chantier de création, mène à un mini théâtre. Sans oublier les hommages rendus à Marcel Duchamp et Yves Klein. Visite artistique interactive et multi sensorielle – la vue, l’ouïe, le toucher sont sollicités, l’ascension du Monstre se vit comme une expérience.
Édifié illégalement, et avec les deniers personnels  du couple Tinguely/Saint Phalle, le Cyclop, pendant la phase de construction, était fréquemment saccagé. De sorte que Jean Tinguely, en 1987, décide de faire don à l’Etat de sa sculpture en cours de création. L’ouvrage est depuis géré par le Centre national des Arts Plastiques.

Cyclop, Bois des Pauvres, Milly-la-Forêt.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Ils ont la côte

Inside door #4 Speedy Graphito

by asaé
Image
Inside door #4    Speedy Graphito Olivier Rizzo, alias Speedy Graphito, avec le confinement, a migré de son atelier à son salon. « J’ai hésité un instant entre dormir dans mon atelier et transférer l’atelier chez moi et, finalement, la maison l’a emporté ! », raconte l’artiste. « Changer d’espace de travail est toujours stimulant. Ça bouscule les habitudes. La lumière, les couleurs changent et, bien sûr, l’inspiration. Vivre le confinement se présente alors comme un voyage vers un autre ailleurs ». Lieu de création différent oblige, Speedy Graphito a dû s’adapter et travaille de ce fait sur « des formats plus petits que d’habitude » et sur papier. Mais, comme il est prolifique étant « corps et âme dans la peinture », toute distraction extérieure ayant disparu, l’artiste craint de voir rapidement s’épuiser son stock de châssis vierges. Et, Speedy de plaisanter : « Si je n’ai plus de support pour peindre, je devrais me rabattre sur les murs de ma maison ». Edition spé
Read more »

ITV Aloïs Marignane

by asaé
Image
Le 20è à l’affiche Aloïs Marignane, la petite trentaine, illustrateur parisien d’adoption, expose ses affiches stylisées du 20è au Dorothy, un café associatif de 430 m 2 situé rue de Ménilmontant. Rencontre. asaé  : Aloïs, quelle est ta formation et comment te définis-tu ? Aloïs  : Originaire d’Aix-en-Provence, j’ai fait les Arts appliqués à Marseille et suis titulaire d ‘un diplôme de cinéma d’animation. Je fais de l’illustration en parallèle d’une activité d’accompagnement et de conseil en communication et identité de marque. asaé  : Quel est ton lien avec l’arrondissement ? Aloïs  : Je suis parisien depuis 2013. J’ai d’abord habité le 8è puis le 18è. Je suis arrivé dans le 20è via le café- atelier le Dorothy que nous avons monté avec une quinzaine d’amis en 2018. Nous cherchions un lieu d’échanges, de solidarité, de rencontres et de détente, dédié aux habitants. Nous souhaitions pouvoir y mener des ateliers de création, de bricolage, y proposer des cours de l
Read more »

Escapade au vert - La Roche Guyon #2 Cimetière insolite

by asaé
Image
Escapade au vert La Roche Guyon       #2   Cimetière insolite Si la visite du village de La Roche Guyon offre une attrayante destination dominicale, elle nous réserve aussi des surprises comme l’atelier logement de Christian Fournier. Dans cette maison troglodytique de 80m 2 , située à l’entrée du bourg, les livres abandonnés ont trouvé refuge. Aux murs, sont accrochés des dizaines d’ouvrages, classés selon les nationalité et religion de leur auteur. Avec, comme repère, pour chaque secteur, le symbole correspondant à la religion monothéiste concernée : croix du Christianisme, étoile de David et croissant de l’Islam. Réplique de l’organisation des cimetières mais à destination d’œuvres littéraires. Rencontre avec Christian Fournier, propriétaire des lieux, par ailleurs engagé dans la construction d’une chapelle dans son aven. asaé : Christian Fournier, comment vous définissez-vous ? C.F. : Comme quelqu’un qui tente de rester debout. Si je ne crée pas, je suis mort. J
Read more »

Mademoiselle aime

by asaé
Image
Les Demoiselles de Jourdain Confinement oblige, nos déplacements sont limités en distance… Qu’à cela ne tienne, à défaut de voyager physiquement loin, voyageons poétiquement loin. Les murs du quartier, habillés par de nombreux artistes, n’en finissent pas de nous offrir des parenthèses enchantées. Cette fois, c’est dans l’atelier de Mariane Mazel, installée depuis cinq ans au cœur du Village Jourdain, comme le nomment amoureusement ses habitants, que nous ont mené les collages de Demoiselle MM. asaé : Mariane, quel est ton parcours ? Mariane : Je suis autodidacte, je peins depuis que j’ai 8 ans. Enfant, j’étais fascinée par les œuvres de Gauguin que j’ai toutes reproduites. Après le bac, je suis passée par les Beaux-Arts de Marseille avant de m’embarquer pour un tour d’Europe d’une année avec un ami peintre. On croquait les gens dans la rue, on a fait des performances pendant des concerts… J’ai ensuite passé 4 ans en Corse. L’île présente de grandes falaises rocheuses. Là-
Read more »

« streetartist mélomane d’utilité poétique »

by asaé
Image
Elle fait chanter le bitume Mettons à profit cette période de confinement partiel où les sorties sont restreintes à notre environnement proche pour redécouvrir avec un œil neuf notre quartier. Elle « sévit » depuis près de 3 ans sur nos trottoirs sur lesquels elle peint de courts extraits de chansons présentés dans des pictos minimalistes, suscitant sourires et souvenirs. Chaussez vos tennis, c’est parti pour une chasse aux trésors mémoriels. En cavale plutôt qu’en cabane avec Noémie, des Trottoirs qui chantent. asaé : Noémie, comment t’es-tu lancée dans le street art sur trottoir ? Noémie : Il y a une quinzaine d’années, de façon très personnelle, j’ai réalisé des pochoirs sur le sol, un peu comme un parcours, une succession d’indices. Ça fait 2 ans ½ que je réalise des œuvres sur les trottoirs avec la thématique « paroles de chansons » dans le but de partager un peu de poésie urbaine. Le sol est une surface peu utilisée, mes messages sont donc bien visibles. asaé :
Read more »