Louboutin - La vie en rouge


Battre la semelle

Petit parisien du 12è, Christian Louboutin arpentait régulièrement, enfant, les étages du musée du musée des Arts d’Afrique et d’Océanie devenu Palais de la Porte Dorée musée de l’Immigration. Rien d’étonnant dès lors que l’iconique chausseur français de 57 ans célèbre ses 30 ans de création au sein du plus bel édifice Art Déco de la Capitale.

Red is the color
À défaut d’arborer des semelles rouges, c’est avec des sandales grenat que nous avons arpenté le red carpet de l’expo qui s’ouvre sur un palier… rouge, of course ! Au mur, des dizaines de formes qui servent à modeler les souliers. S’ensuit une salle décorée de huit vitraux dessinés par christian Louboutin et réalisés par la Maison du Vitrail témoignant de l’admiration du créateur pour les artisans d’art. Y sont exposées les premières réalisations, certaines devenues emblématiques tels les modèles « Maquereau » (1987) et « Pensée » (1993), d’autres uniques comme les Salomé de mariée.

Y est aussi contée l’origine de la fameuse semelle rouge inspirée d’un panneau présentant un escarpin noir barré d’un trait rouge symbolisant l’interdiction de marcher en talon sur les sols en parquets et mosaïques du musée. Ce graphisme a eu sur l’enfant Christian l’influence décisive que l’on sait. Suit une vitrine présentant, via le célébrissime modèle « Pigalle », l’ensemble des pointures disponibles. Du 36 au 42, le talon mesure de 10.7 à 12 cm. Néanmoins, la taille de l’ombre portée est toujours identique ! Hommage aux artisans salariés Louboutin via « l’Atelier » qui propose des films courts expliquant les étapes du procédé de fabrication et présente divers outils.

Des souliers, sinon rien…
Détour par la salle « Nude », série initiée en 2009. À l’origine, Louboutin souhaite concevoir un escarpin couleur chair qui, grâce à l’effet visuel rendu par l’harmonie chromatique entre le pied chaussé et la jambe, doit allonger la silhouette. Rapidement il réalise qu’il ne peut se contenter du beige et décide de décliner ses nudes en huit nuances de carnation. Une revendication inclusive dans le milieu de la mode.
On débouche enfin sur le « Pop corridor » tout en miroirs, tubes métalliques et moquette rouges où sont exposées pochettes de vinyles, couvertures de magazines, photos de célébrités… Une déambulation qui s’achève avec la salle noire, « Fetish », non accessible aux plus jeunes, où sont présentés des souliers « non marchables ». La seule raison d’être de ces escarpins est purement artistique. Ces créations ont donné lieu en 2007 à une série de photos réalisée par le cinéaste David Lynch dont les images sont présentées parallèlement aux  chaussures.


Christian Louboutin, l’Exhibition(niste), jusqu’au 03/01/2021. Palais de la Porte Dorée, musée de l’Immigration. https://www.palais-portedoree.fr/fr/christian-louboutin-l-exposition

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