Colonne Meurisse

 Expo

Colonne Meurisse

En mal d’expositions en cette période post second confinement ? Encore trois semaines pour découvrir à la Bibliothèque Publique d’Information de Beaubourg l’exposition « Catherine Meurisse, la vie en dessin ». Un accrochage qui retrace le parcours de la dessinatrice, caricaturiste, illustratrice et reporter qui vient d’être nommée, à 40 ans, à l’Académie des Beaux-Arts faisant ainsi entrer la bande dessinée à l’Institut de France.

 

L’expo, chronologique, s’ouvre sur un autoportrait réalisé à l’âge de 5 ans. Viennent ensuite des dessins et planches réalisées à l’adolescence. A 13 ans, Catherine Meurisse qui s’amuse à caricaturer ses profs, participe au concours de BD scolaire d’Angoulême en revisitant les fables de La Fontaine. Concours qu’elle remporte en 1997. Deux ans plus tard, elle entre à l’école Estienne. En 2001, la jeune femme gagne le Trophée Presse Citron du dessin de presse, son trait et son humour ayant convaincu les membres du jury dont certains signent dans Charlie Hebdo.

 

 

L’œil du cyclone

A 21 ans, les trublions du journal satirique lui offre sa première publication. Parallèlement, Catherine Meurisse dessine pour l’édition jeunesse. Influencée par Quentin Blake, Gotlib et Grandville, elle met en scène des animaux humanisés parlants et multiplie les gags. Elle contribue aux Echos, à Philosophie Magazine et à Causette, mensuel féministe. Anti conformiste, elle questionne, via l’humour, la place des femmes, les conventions. Catherine intègre de façon permanente la rédaction de Charlie en 2005. Dans l’hebdo frondeur, elle aborde les questions de société telles que les camps de réfugiés dans le Nord de la France. En retard à la conférence de rédaction du 07/01/2015, elle échappe à l’attentat. Sa dernière contribution à Charlie sera le « numéro des survivants » paru le 14/01/15.

                                                                                    Force de la nature

Nourrie d’art et de littérature, Catherine Meurisse a publié la BD « Mes hommes de lettres » où l’on croise Zola, Hugo, Proust… en 2008, « Le Pont des arts » où apparaissent Chopin, Moreau... en 2012  et « Moderne Olympia » en 2014. Après la tragédie, la dessinatrice renonce au dessin de presse et se tourne vers la BD autobiographique. Un besoin instinctif de se ressourcer, de reprendre pied. Elle enchaine les résidences, d’abord à la Villa Médicis à Rome, puis à Kyoto, au Japon, et enfin sur l’île d’Iki, toujours au pays du soleil levant. Entre temps sont parus en 2016 « La légèreté », album cathartique contant sa reconstruction et en 2018 « Les Grands Espaces », évoquant son enfance au contact de la nature dans le marais poitevin. Dans ces ouvrages, le dessin est différent, plus ample, les couleurs s’éclaircissent. L’encre typique du dessin de presse réalisé dans l’immédiateté de l’actualité laisse la place à la gouache. En préparation, l’adaptation d’un roman de Soseki, un auteur japonais, où la nature la pièce maitresse.

Catherine Meurisse, la vie en dessin, BPI, Beaubourg, jusqu’au 25 janvier 2021. Gratuit sur réservation via www.bpi.fr / fermé le mardi.

 

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