En vogue ?

 Et vogue Galliera

Depuis sa réouverture, le Palais Galliera n’en finit pas de brosser ses mécènes dans le sens du poil. Après l’expo consacrée à Chanel, maison ayant financé la rénovation du site, voici que le musée parisien prête ses murs au magazine Vogue Paris au titre de la célébration du centenaire du mensuel en 2020. C’est que l’éditeur de Vogue est donateur. Chaque année, est organisé, par la Vogue Paris Foundation, un gala pour lever des fonds afin de permettre au musée d’enrichir ses collections.

L’accrochage est traité sans surprise de façon chronologique, depuis la création du support en 1920 par le groupe Condé Nast jusqu’en 2020. Avant donc que Vogue Paris ne perde, en novembre dernier, sa spécificité (depuis l’été 68) par rapport aux 24 autres éditions du mensuel disséminées à travers le monde. A savoir son estampille « Paris » insérée dans le « O » de Vogue. C’est la volonté de la rédactrice en chef du Vogue américain, sous prétexte d’affranchir l’édition française de son « parisianisme élitiste ». En réalité, plutôt une stratégie d’économies via une mutualisation des contenus pour toutes ses éditions ayant pour incidence... une vague de licenciements.

Effeuillage

La déambulation s’ouvre sur une salle dont les murs sont tapissés de 1007 couvertures du magazine depuis le numéro 1. On y voit le passage de l’illustration à la photographie et le déplacement du fameux « Paris » dans le « O » du titre. Seule la rubrique « Le point de vue de Vogue » située au dos de la couv témoigne de la permanence du support. Le reste de la maquette a régulièrement évolué au fil des décennies, collaborations, au gré des choix éditoriaux et artistiques liés aux personnalités et nombre d’années en poste des rédacteur et rédactrices en chef successifs.

Pas moins de 400 pièces présentées dont des gravures originales -celle ayant servi de couverture au n°1 sorti le 01/01/1920, un numéro du hors-série Vogue Libération paru en janvier 1945 ; un exemplaire de la revue avec le Dalaï Lama ou Nelson Mandela en une ; un dessin original de Christian Lacroix ; des photos inattendues comme ce cliché présentant une jeune femme de profil en tailleur rouge levant la tête vers une affiche invitant à voter Jacques Duclos, ironie quand le magazine s’adresse aux cercles mondains ; des portraits en couleurs ou N&B de mannequins comme Kate Moss et stars de cinéma comme Catherine Deneuve, qui toutes deux ont le plus « occupé » la couverture du magazine ; une quinzaine de modèles de haute couture dont la mythique robe Mondrian de Saint Laurent et l’emblématique minirobe blanche Courrèges assortie à ses bottes montantes.

Bref, une exposition témoin de l’évolution d’un titre au gré des sensibilités des équipes et des époques qui vaut le détour, même pour les « non adeptes » de mode ou de presse féminine, et tombe à point pour redorer le blason d’un titre qui n’a plus si bonne presse et d’un groupe qui a sacrifié Glamour au printemps dernier.

Vogue Paris 100 ans. Palais Galliera, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16. Du mardi au dimanche, jusqu’au 30/01/2022. https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/vogue-paris-1920-2020

 

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