Sous couverture

Et, si derrière notre patronyme officiel, se cachait un nom de code, une identité d’espion… Si notre activité professionnelle n’était qu’une façade… L’expo Top Secret, espionnage et cinéma, à la Cinémathèque, nous propose, le temps d’une visite, de nous bercer d’illusions et de nous prendre pour Hedy Lamarr.

Chronologique, l’exposition présente les espions, imaginaires ou inspirés de personnes réelles, portés à l’écran, de Protéa, première espionne de l’histoire du 7è art en 1913 à la série Le bureau des légendes sortie en 2015, en passant par Docteur Mabuse en 1922, L’agent X27 en 1931, la saga des James Bond, Austin Powers en 1997, et la série des OSS117. Et, l’on découvre que si les intrigues d’espionnage se déploient à travers le monde, elles sont ancrées dans un contexte géopolitique contemporain : en Europe pendant la guerre froide pour les James Bond, au Moyen-Orient de nos jours pour Le bureau des légendes.

Dans le viseur

Si l’expo est riche de moult documents audiovisuels -affiches de films, courts métrage, extraits, générique exclusif de James Bond, et donne à voir des accessoires issus de tournages -costumes de Daniel Craig et d’Eva Green dans Casino Royale, pistolet de Scaramanga, miroir sans tain… La salle dédiée à la Stasi et au KGB constitue le saint des saints. Sous nos yeux ébahis, du matériel d’espionnage authentique –étui à cigarettes appareil photo, montre dictaphone, mallette à révélation d’empreinte de l’identité judiciaire, machine nazie à coder portative Enigma, valisette équipée d’un détecteur de mensonge, canne et parapluie empoisonnés, mallette à postiches… En immersion parmi ces gadgets, on est comme propulsé dans le laboratoire de Q !

Spy girls

Audacieuse, Top Secret propose une vision novatrice et réaliste des grandes figures féminines agents secrets. En déconstruisant la représentation sexiste des espionnes, largement véhiculé par 007, l’exposition salue le courage de ces femmes qui ont pris des risques pour leur pays. Ainsi, on apprend que Melle Docteur est en fait Elsbeth Schragmüller, agent chargée de recrutement qui enrôlera notamment Mata Hari fusillée en octobre 1917 à Vincennes, que Marlene Dietrich avait X27 pour matricule, que Hedy Lamarr, avant d’être comédienne à Hollywood a fui un mari marchand d’armes viennois et qu’elle est la co-inventrice du système de codage des transmissions utilisé de nos jours dans des technologies telles que le Wi-Fi et le GPS

Il est d’ailleurs cocasse de constater que les héros d’espionnage sont presque tous des personnages de fiction issus des romans d’auteurs masculins (Ian Fleming, Graham Greene) mais que les héroïnes du renseignement ayant fait l’objet de films ont bel et bien existé…

Top Secret, espionnage et cinéma, jusqu’au 21/05/2023. Cinémathèque française, 75012.

https://www.cinematheque.fr/exposition.html

 

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