Mucha à l’affiche

Le Grand Palais immersif, en partenariat avec la Fondation Mucha de Prague, consacre une exposition au maître de l’Art Nouveau Alphonse Mucha, figure majeure du début du 20è siècle et pionnier de l’affiche publicitaire.

L’immersif a la côte. Le Grand Palais s’y met à son tour et squatte, pour ce faire, la partie située à l’extrémité droite de l’Opéra Bastille. Première étape de la visite, la projection, en une trentaine de minutes, d’un condensé des œuvres de l’artiste tchèque. Trois petits bancs le long du mur du fond, quelques coussins au sol, et le mur d’en face comme écran géant. On a vu mieux en matière d’immersion que ce soit à la Grande Halle de la Villette ou à l’Atelier des Lumières… Un bon point néanmoins : en plus des célèbres affiches publicitaires et de spectacles dont des détails sont projetés en gros plan (avis aux aficionados ayant vu la rétrospective au Petit Palais consacrée à Sarah Bernhardt où la totalité des affiches réalisées par Mucha étaient présentées, ici n’en sont montrées qu’une poignée), on découvre le travail de décoration que l’artiste a mené sur le Pavillon représentant la Bosnie-Herzégovine à l’exposition universelle de 1900 à Paris. Sont aussi décryptées les 20 toiles de L’épopée slave, l’œuvre monumentale, contant les épisodes marquants du peuple slave des origines au début du 20è siècle, qui occupa Mucha de 1911 à 1928. Avec cette fresque, célébrant l’unité des peuples et le respect des différentes cultures, Mucha se révèle mystique et engagé, animé d’une pensée à la fois utopiste et humaniste.

Un héritage protéiforme

Passé le couloir, où des tablettes tactiles donnent à voir la version « muchaïenne » du Pater, et où résonne la voix du maître, direction l’étage. Là, il nous est proposé de nous imprégner de l’atmosphère de l’atelier de l’artiste. Si de simples photographies d’époque en grand format habillent les murs, un caisson diffuse un mélange d’odeurs de gouaches, encres, térébenthine, vieux livres, poussière, parquet, meubles cirés et encens, sensées reproduire l’ambiance de l’antre de la rue du Val de Grâce. Plus loin, trois stations olfactives proposent, à l’aide d’un bouton poussoir, de humer le parfum des fleurs préférées de l’artiste : le lys blanc, la marguerite et le pavot. Une initiative originale et innovante. Ensuite, des écrans interactifs mettent en regard les œuvres de Mucha et celles de graphistes contemporains inspirées de l’univers de l’affichiste. Ou comment le plus parisien des artistes tchèques a durablement influencé les milieux du manga, du jeu vidéo, du tatouage… Enfin, on se dirige vers la sortie en slalomant à travers des kakemonos, reprenant les nymphes emblématiques « muchaïennes » en version originale et en version héroïnes revisitées.

Le + : les dispositifs olfactifs.

Les - : la pseudo immersion, le béton brut du site offrant un environnement en opposition avec l’élégance et le raffinement des œuvres de Mucha.

Eternel Mucha. Grand Palais Immersif, 110 rue de Lyon, Paris 12. Jusqu’au 5 novembre.

https://grandpalais-immersif.fr/agenda/evenement/eternel-mucha

Commentaires

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